La petite musique de Kafka

Je viens de relire « Das Schloss » (Le château) de Franz Kafka. Kafka, dont le nom est trop connu pour être lu… Donc à lire, à relire, à écouter et réécouter, à méditer et reméditer de toute urgence. Tout y est. Toute l’esthétique, ou presque – avec Artaud -, de ces 80 ou 90 dernières années. Toute la politique, des camps jusqu’à – sans nier la différence de nature et d’intensité – ce monde qui est le nôtre aujourd’hui, avec tous ces K sans papiers venus d’ailleurs, qui errent de bureaux en bureaux, de l’Office des K étrangers vers les centres fermés et qui, sous l’œil méfiant et accusateur de la population, se demandent bien quelle faute ils ont commise, tout en espérant pouvoir vivre et travailler un jour dans le village au pied du Château. La même chose vaut pour les habitants du village, que nous sommes : le Château, situé quelque part autour de la place Schuman est plus que jamais perdu dans les brumes, plus que jamais opaque, plus que jamais inaccessible. Et « ils » nous délèguent quelques bouffons qui, à l’instar des deux assistants de K dans le roman, sont chargés de nous distraire et nous faire rire, tout en nous trahissant. Pourtant nous y envoyons tous les jours nos émissaires. A quoi servent-ils donc? A moins que ceux-ci ne partent émissaires et reviennent bouffons…
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