
Le monde comme il s’en va, 3
Et Barroso ? L’ancien Président de la Commission européenne a apparemment réussi à se faire oublier, moins de deux semaines après le tollé provoqué par l’annonce de son embauche par la banque Goldman Sachs au titre de Président « non exécutif » et conseiller pour limiter les effets négatifs du Brexit britannique. Quant aux « effets négatifs » de sa nomination, la conscience de Barroso n’a en rien été ébranlée par cette mauvaise querelle. Après tout, « tout est légal » dans cette affaire – et le « devoir de délicatesse » que les autorités européennes ont invoqué est, de son point de vue, dépassé, puisqu’il a eu la courtoisie d’attendre la fin du délai tout aussi « légal » pour accepter le poste. Bien entendu, il répond à côté, puisque la « délicatesse » en question concerne plutôt les risques de conflits d’intérêts, qui sont, eux, patents. D’ailleurs, dans ce genre, les révélations des journaux de référence coalisés – sur les Luxleaks, Panama Papers et autres « optimisations fiscales » – ne font pas beaucoup plus longtemps les gros titres : et les avocats surpayés pour construire ces montages financiers veillent forcément à ce que tout soit « légal ». Simplement, il y a sûrement eu des époques où les tenants de la Loi étaient plus rigoureux…