Ubu, roi du monde
C’est le Gabon du dictateur Ali Bongo, fils et successeur désigné d’Omar Bongo récemment décédé, qui présidera en mars prochain le Conseil de Sécurité de l’ONU devant décider des sanctions contre l’Iran… Le Gabon d’Ali Bongo, protectorat français dont Total possède le pétrole et Vincent Bolloré – yachtman de Sarkozy – les principaux autres joyaux, dont le port de Libreville ; le Gabon d’Ali Bongo dictant au monde ce que doit être la démocratie, c’est (pompe à Phynance et machines à décerveler désormais planétaires) plus qu’Alfred Jarry n’eût jamais osé l’imaginer : Ubu sur le trône du monde ! Mais pourquoi celui qui, voici cent ans, n’était encore que le potentat de Pologne, en serait-il resté là ? N’avait-il pas le droit de considérer l’Afrique entière comme son royaume de nulle part ? Tout est désormais possible, dans le nouveau désordre mondial planifié par la tour Panoptic, dès lors qu’un bataillon d’Europe centrale, envoyé en Haïti avec de l’aide alimentairte, aurait atterri par erreur à Tahiti ! Tout est possible, jusqu’à la déposition d’une gerbe de fleurs, ce jeudi à Kigali, par le président Sarkozy, en hommage au million de victimes d’un génocide programmé par la France de Mitterrand – dont le ministre du Budget s’appelait alors Nicolas Sarkozy.